Si dès la création, en 1991, nous nous sommes nommés TERTIUS, c’est bien qu’à l’origine de notre démarche, nous considérons notre rôle comme celui d’un élément- tiers, qui propose méthodes et outils en fonction des enjeux et des objectifs formulés, sans se substituer aux acteurs et dans un esprit donc de co-élaboration. Ainsi, nous concevons nos études comme des études-actions, ancrées dans des logiques de changement, d’innovation et d’accompagnement.

Vous avez dit « in-gé-nie-rie culturelle » ?

Pour nous, il s’agit d’une ingénierie qui travaille les cadres, les modalités, les outils d’une action culturelle publique permettant non seulement l’interaction entre les différents acteurs, mais aussi leur implication, leur co-responsabilisation, y compris les acteurs que sont les habitant(e)s, les citoyens eux-mêmes. Et de favoriser des dynamiques de co-élaboration des projets, des diagnostics de situation ou des processus d’évaluation.

TERTIUS intervient à la demande des collectivités territoriales, des équipes artistiques, des établissements culturels, des acteurs culturels, ainsi que du ministère de la Culture, D.R.A.C. et directions centrales.

Sur le site, nous mettons en ligne des éléments essentiels illustrant notre action : notre cahier de références mentionnant nos chantiers d’études, de formations, de rencontres, de colloques depuis une trentaine d’années ; un premier livret qui regroupe un ensemble d’articles et d’entretiens parus à partir de 2012 ; un second livret portant sur notre philosophie d’action culture et politique de la Relation’ c’est-à- dire analyser, proposer, agir, intervenir, dans, par et avec la Relation. Ce qui met l’accent sur les effets de la Relation par le dialogue, la confrontation, le conflit créateur et la co-élaboration notamment. Chaque acteur de la Relation est ainsi concerné par ce qui est généré.

TERTIUS s’est doté en 2013 d’un bureau mobile, outil de travail lui permettant de continuer à être au plus près des territoires, des évènements, des équipes d'acteurs : les interviews, les rencontres pouvant s’y dérouler. À titre d’illustration : interventions auprès des équipes, des territoires et des projets sur différents formats de journées (en ateliers, séminaires, entretiens…), le bureau-mobile de TERTIUS permettant cette présence et cette immersion approfondies ainsi qu’une opérationnalité directe.




ACTUALITÉS AOÛT – SEPTEMBRE 2023

Préparation de la formation Culture et fait métropolitain :

Participation au festival des humanités à Cenne-Monestiés (Aude) du 31 août au 3 septembre 2023.

A l’initiative de Jean-Marc Adolphe et de sa nouvelle publication en ligne Les Humanités www.leshumanités-media.com se tient la première édition d‘un ‘festival au « pays de Cocagne » ... cela s’invente. Un chemin hors des chemins, un espace à espaces (Henri Michaux), et d’autres choses qu’on ne sait pas encore. Avec du singulier et du collectif, des sons et des gestes, des images et des mots, de la musique en partage et l’ultimatum de la poésie, du jazz sous les étoiles mais aussi des rencontres pour changer les mondes ...’.
Outre l’implication dans l’organisation au quotidien, nous contribuerons au forum conduit par le réseau Artfactories/Autreparts, espace de discussions et de réflexions autour de la notion de « droit à la maitrise d’usage ». Le festival aura lieu en outre à L’Usine, dans le village de Cenne-Monestiés, projet de tiers-lieu porté par l’association l’Art en Cenne, soutenu par la Région Occitanie et l’Union européenne dont les travaux de rénovation commenceront en 2024.

Présence à l’assemblée générale du SYNAVI le 12 septembre à Paris

LE POINT SUR NOS DEMARCHES METHODOLOGIQUES

Notre démarche

Dans un article de la revue La Scène – en juillet 2013 – nous titrions : Vers une autre ingénierie culturelle, un chantier ouvert et partagé, position qui est aux fondements en 1991 en se nommant Tertius.

De quoi s’agit il ?

D’une ingénierie qui travaille les cadres, les modalités, les outils d’une action culturelle publique permettant non seulement l’interaction entre les différents acteurs, mais aussi leur implication, leur co-responsabilité, y compris les acteurs que sont les habitant.e.s, les citoyen.ne.s eux-mêmes. Et de favoriser des dynamiques de co-élaboration des projets, des diagnostics de situation ou des processus d’évaluation.

Evaluer, c’est donner de la valeur

L’ensemble de ces modalités d’intervention participe de l’évaluation des politiques et des actions culturelles. Celle-ci est tout à la fois un enjeu et une nécessité pour les équipes, pour les acteurs de la décision culturelle et aussi un outil de travail. Cela suppose de la considérer comme productrice de savoirs à partager et à réinvestir dans la décision et l’action.
Ainsi, nous concevons l’évaluation comme un processus de travail qui consiste à ‘donner de la valeur’ - le terme de valeur étant au centre du mot évaluation -, à l’action, aux pratiques des acteurs. Donner de la valeur c'est à dire produire du savoir co-élaboré, du ‘savoir-avec’ soit à partir des expériences, des projets soit des difficultés rencontrées : il s’agit de produire des perspectives, du modifiable.

Le choix d’une ingénierie participative

Il s’agit d’une ingénierie participative qui donc implique les équipes, co-produit avec elles et partage/transmet les méthodes et les outils d’ingénierie. Nous posons que les processus d’étude doivent être un outil pour les professionnels mais plus largement pour les acteurs culturels, y compris pour les artistes. L’évaluation est l’occasion pour les professionnel.le.s de formaliser leurs expériences, leurs pratiques et de disposer de temps (il y a un temps qui est dégagé pour cela : nous nous en saisissons pour le mettre ‘à disposition’ des professionnels) pour formaliser les perspectives qu’ils pourraient se donner ensemble.

Il s’agira donc de soutenir et d’accompagner les professionnels dans leur action.

Professionnel.le.s qui sont souvent pris dans des injonctions contradictoires qui reflètent les états de tension dans lesquels se trouvent les services publics en général et en particulier en matière d’action culturelle. Dans le champ culturel, cela se traduit par : ouverture à tous, lutte contre l’exclusion et maintien d’un haut niveau d’exigence culturelle. Autrement dit, ils sont mis devant un triple impératif : celui de l’universalité, de la solidarité et de la qualité. Et cela dans un contexte d’une part où la concurrence dans l’offre culturelle (publique/privée) s’est considérablement accentuée ces dernières années et d’autre part où les pressions budgétaires vont s’accentuant.

Pour faire face à cette situation, les équipes ont besoin d’accompagnement d’échanges et de réflexion sur leurs propres représentations et visions des choses.

Nombre d’acteurs culturels – à la fois des professionnels, des responsables associatifs, des élus, des artistes – soulignent la nécessité d’espaces d’élaboration conjointe, formalisés, en constatant que ces espaces n’existent que trop rarement. Certains expriment que les « énergies » sont présentes et ne demandent qu’à s’allier, mais qu’il n’y a pas de cadre pour cela. Plus généralement, ils observent que, sur les projets culturels eux-mêmes, on réunit les tutelles mais les acteurs culturels et le citoyen ne sont pas sollicités pour demander quels sont les enjeux de chacun, quels sont les problèmes, les difficultés et les initiatives existantes. Cette professionnelle témoigne que lorsque ces espaces existent, cela mobilise une intelligence collective… qui n’est pas considérée au quotidien : tout ce qu’on pourrait apporter ne se retrouve pas ensuite. Ou encore cet élu qui précise que des lieux d’intelligence collective existent, mais on ne sait pas comment les capitaliser. On a besoin de proposition de cadres, de recenser tout ce travail, de réussir à le généraliser.

Un espace d’intermédiation à reconnaître et à conforter

Ces constats et analyses conduisent à identifier ce que l’on pourrait appeler un espace d’intermédiation?entre, d’une part, l’institution de la culture, incluant ses décideurs territoriaux et nationaux, et, d’autre part, la société civile composée de la population bien entendu et des artistes en émergence, des jeunes chercheurs, des associations porteuses d’innovations… Nous situons cette autre ingénierie culturelle en accompagnement de cet espace constitué d’un ensemble d’instances et d’acteurs qui assure peu ou prou cette fonction d’intermédiation tel que les services culturels des collectivités territoriales, les organisations professionnelles du champ culturel et artistique, les centres de ressources, etc. Espace qui devrait être doté d’outils permettant de nourrir la réflexivité sur les conditions de l’action culturelle publique et, en outre, de saisir les aspirations, les attentes de la population, les pratiques culturelles de celle-ci dans toute leur complexité. Il s’agit donc d’écoute de ce qui se fait, de ce qui se transforme dans la société.

De plus, la modalité participative n’est pas seulement philosophique et même déontologique : elle est le levier de l’agir. A l’instar de ce que dit Bruno Maurer (chercheur en didactique des langues), les stratégies participatives sont plus efficaces: elles ne sont pas seulement plus éthiques, elles donnent de meilleurs résultats que la prescription.

Quelles méthodologies mettre en œuvre? De quels outils se doter?

Dans le cadre des études que nous réalisons, nous considérons l’ensemble du processus à l’œuvre : entretiens qualitatifs auprès de la population, entretiens et ateliers avec les professionnels de la culture ainsi que d’autres partenaires, les élus, les responsables d’associations, présentation publique des résultats avec la participation d’artistes… Cet accompagnement demande du temps et il s’inscrit dans un processus long qui n’est pas toujours compatible avec les conditions et les moyens que les commanditaires peuvent réunir. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes attachés à produire également des formats courts d’intervention, réactifs, mobiles, et qui, effet non secondaire, permettent de sortir de la lourdeur des procédures d’appels d’offre : ces processus peuvent ainsi se conduire dans le cadre d’un nombre de journées variant de 5 à 12 journées.

LES FORMATS MIS EN ŒUVRE PEUVENT AINSI ETRE CONSTITUES :

— d’ateliers de travail

Ces ateliers avec les professionnels, des élus, des associations sont bien entendu élaborés à partir de problématiques différentes selon les « terrains » et selon les contextes. Ils ont pour but de préfigurer une manière de travailler ensemble en confrontant les expériences, les logiques d’intervention et les points de vue des différents acteurs concernés. Notre rôle est aussi de permettre l’expression de chacun des acteurs, de garantir la coprésence de points de vue différents et divergents, et donc de réunir les conditions pour une parole qui ne soit ni imposée, ni sacralisée mais une parole mise en travail, matière pour la production de savoirs, de propositions opérationnelles et fiables. La construction d’une telle parole collective entraine une mise à distance et l’élaboration d’une pensée qui permet de sortir des seules logiques professionnelles et sectorielles, pour entrer dans la possibilité d’une politique publique.

— de séminaires d’équipes

Tout comme chaque atelier est organisé à partir d’une problématique précise, ces séminaires prennent appui sur une situation concrète de façon à apprendre de ce qu’on fait. Cela suppose aussi de partir des difficultés rencontrées, considérées ici comme de précieuses alliées : c’est là où peut résider l’invention, le modifiable… tout en incluant les outils pour travailler les situations de blocage tant il est difficile de passer d’une logique de décision et d’action « verticale » à une logique « horizontale ». En effet, ce qui est apparu ces dernières années, c’est une injonction généralisée à développer de la transversalité pour faire des économies : « travaillez ensemble, venez groupés, demandez des subventions… mais à plusieurs… ». Il y a une injonction politique à la transversalité, mais pas toujours de volonté politique à la co-élaboration. Ainsi, les modalités de fonctionnement et de décision restent le plus souvent sur des schémas verticaux. Cela génère une souffrance due aux aspirations de plus en plus d’acteurs culturels qui souhaitent s’investir dans de nouvelles logiques d’action, mais qui ne trouvent pas dans leur quotidien les conditions pour ce faire.

— d’un outil spécifique : l’accompagnement et l’analyse de pratiques professionnelles

que nous présentons de manière détaillée dans la partie formation et accompagnement.

— d’une présentation publique :

Porter dans l’espace public, avec des artistes, les processus d’étude-action et leurs résultats. La présentation publique des résultats de l’étude donne toute son ampleur à la contribution de chacun.e.? En effet, il s’agit là de présenter dans l’espace public, avec des artistes, les processus d’étude-action que nous conduisons et leurs résultats.? Le but est double :
- rendre compte du travail ainsi réalisé aux personnes qui y ont contribué, aussi bien aux élu.e.s, aux professionnel.le.s et acteurs de la vie culturelle et artistique qu’aux habitant.e.s qui ont été rencontré.e.s et interviewé.e.s dans le cadre des entretiens et ouvrir ces résultats à toute personne intéressée,
- produire cette dynamique opérationnelle qui permet à chaque acteur de la Relation – décideurs, artistes, professionnels, citoyens – d’être co-acteurs de ce qui est généré.
La présentation publique fait une large place aux propos échangés au cours des entretiens et aux travaux d’atelier. Ces paroles sont portées par des artistes ou des personnes inscrites dans des processus artistiques. Il s’agit donc de se poser la question suivante - et cela à toutes les étapes du processus : à quelles conditions la parole des habitant.e.s peut-elle réellement s’amplifier et prendre place également dans l’espace public en égalité /réciprocité ?

MISSIONS D’ETUDES RECENTES

Fabrique de territoire - Ressourcerie LA MINE à Arcueil (94) – Etude du projet Ambition 2026 : constitution d’un réseau de Tiers-lieux dans le Territoire Grand Orly Seine Bièvre, à l’échelle de l’ancienne communauté d’agglomération du Val-de-Bièvre.
Les orientations de LA MINE en synthèse :
> Favoriser l’économie circulaire > la gestion des déchets et la sensibilisation aux impacts de nos modes de consommation grâce à une ressourcerie.
> Promouvoir le numérique responsable > agir contre la fracture numérique par la création et le fonctionnement d’un fablab.
> Agir en faveur de la citoyenneté en assurant une large place aux personnes souhaitant s’engager dans l’association et en promouvant la ‘mission citoyenne de service public’.
> Insérer, former, employer dans le cadre de ses activités d’Insertion par l’Activité Economique.

Ville de Rambouillet - plusieurs missions en rapport avec l’ouverture récente de l’équipement culturel central de la ville : La Lanterne, théâtre-médiathèque.
Tout d’abord : étude-action portant sur l’offre culturelle du territoire rambolitain pour l’élaboration d’un nouveau projet culturel de territoire  – de janvier 2017 à juin 2018. 
Puis processus d’accompagnement (coaching) de cadres dirigeants culture à la demande de la DRH et préconisations relatifs aux profils de poste de l’équipe dirigeante de cet équipement (2020).
En 2021-22 - Mission d’accompagnement de la redéfinition du projet artistique et culturel de la Lanterne avec processus de concertation :
> du 31 mai au 4 juin 21, semaine d’immersion / résidence,
> avec ateliers et focus-groupe de 9h à 17h30, dans des lieux différents du Territoire rambolitain et de la ville,
> présentation par les participant.e.s le vendredi après-midi à La Lanterne des travaux en présence de la maire-adjointe à la culture, du DGS, de la DRH et de la DGA/DAC culture qui a participé à l’ensemble des ateliers, > actes des ateliers (qui ont été enregistrés et retranscrits),
> préconisations relativess à l’organigramme de la direction et aux profils de poste de la direction.

Pour le Conseil départemental des Hauts-de-Seine - 2019/2020 - Pôle attractivité, culture, territoires : mission d’assistance à la définition des orientations et de la stratégie de mise en œuvre du projet culturel de la caserne Sully à Saint-Cloud.
Quatre phases à cette mission :
1 - diagnostic / identification des besoins, formalisation des composantes et des objectifs du projet,
2 - définition du concept de l’équipement culturel, de la vocation et de l’environnement du site, avec préconisations d’organisation et de fonctionnement,
3 - proposition de positionnements aux différentes échelles territoriales et disciplinaires compte tenu de l’offre existante,
4 - propositions d’orientations pour l’élaboration future du projet scientifique et culturel : élaboration de la note stratégique permettant de « nourrir le travail de programmation et la cohérence entre les différents lieux du site ».

Pour la ville d’Ivry-sur-Seine – 2018/2019 : étude des mutualisations possibles entre le Hangar/Tremplin, pôle de musiques actuelles, et le Théâtre Antoine-Vitez
La Ville d’Ivry souhaitait étudier les différents scénarii possibles de mutualisation entre les deux équipements avec, d’une part, un objectif d’optimisation des ressources et financements locaux et extérieurs, d’autre part un objectif d’évolution des projets de modèles d’équipements, conçus il y a plusieurs décennies, en termes de ligne artistique, de rapport à la population, d’accompagnement des pratiques en amateur, d’enseignement et d’éducation artistique. Ce qui était attendu : des éléments d’aide à la décision, sous forme d’analyses et d’évaluations, puis suggérer plusieurs scénarii possibles d’évolution.
Quatre étapes : un état des lieux des deux équipements, une évaluation des forces et faiblesses, la mesure de l’opportunité des différents degrés de mutualisation, l’étude de l’élargissement des sources de financement et une labellisation rendu possible par une éventuelle mutualisation des deux équipements. "Le prestataire détaillera en particulier l’opportunité de la recherche d’une labellisation SMAC : avantages attendus (financiers, efficacité de la politique culturelle...) ; - mesure de l’écart entre situation actuelle et cahier des charges SMAC ; - contraintes administratives (forme juridique, statuts des établissements...)".



LE POINT SUR NOS DEMARCHES METHODOLOGIQUES : UN PROCESSUS DE FORMATION POUR PENSER ET AGIR.

UNE DEMARCHE OPERATIONNELLE ET CONCRETE :
1• Il s’agit de partir des projets/des problématiques des participant·e·s. avec la méthodologie d’accompagnement et d’analyse des pratiques professionnelles (ADP). 
Dans le cadre de la formation, chacun·e est invité·e à les mettre en jeu de façon à les travailler collectivement et cela dans une relation de réciprocité avec les intervenant.e.s.
Le groupe de formation est ainsi un groupe-ressources les uns pour les autres et les savoirs se construisent par ce travail approfondi sur des situations concrètes et partagées. Pour ce faire, les formateurs invitent les participant(e)s, un mois avant la session de formation, à leur faire part de leur choix du projet, de la problématique qui leur servira de fil conducteur pendant toute la durée de la formation.
Claude Paquin et Geneviève Goutouly-Paquin en accompagnent la formulation/l’approfondissement par un entretien, soit dans le cadre d’une rencontre en présence dans le bureau-mobile, soit par vidéoconférence.

  Chaque séquence de la démarche est également l’objet d’autres outils :
- celui du travail de construction de chacun.e comme tiers-inclus, ce qui est la ‘base’ pour aboutir à une dynamique de prise de décision adaptée,
- celui de la qualification de soi comme sujet ‘capacitant’ : la prise de décision dans un contexte d’autonomie et de coopération suppose de passer du ‘pouvoir sur...’ au pouvoir comme ‘capacitation’ de chacun.e.,
- enfin, les notions d’interdépendance, d’égalité et réciprocité seront également mises en jeu pour contribuer à réunir les conditions de la décision dans un contexte coopératif.

2• Tout ou partie des intervenant.e.s, après leurs propres interventions, contribuent ensuite sur l’ensemble de la journée, en égalité et réciprocité avec les participant.e.s, aux travaux collectifs à partir de leurs projets et problématiques concrètes, et avec la méthodologie de l’analyse des pratiques, démarche qui est transmise donc dans le même mouvement.  

3• En immersion : dans nos processus de formation, nous développons des moments d’immersion dans des lieux, notamment institutionnels. L’intérêt de ce dispositif tient au fait que l’accueil dans les lieux, la présence, puis les rencontres, les interventions permettent d’incarner l’institution, de mieux en comprendre les enjeux, les missions, l’organisation, les modes d’intervention, et de lever les éventuelles ‘inhibitions’ qui peuvent exister à l’évocation de certaines institutions qui paraissent lointaines.
Cela permet d’appréhender la diversité des situations, des questionnements nécessaires, des relations dans ce type de projets singuliers…

4• une présentation publique au terme de la formation.
Le dernier après-midi fait l’objet d’un temps de restitution et d’échanges, avec ouverture à un large public, participation de partenaires, de représentant.e.s des collectivités publiques, des acteurs, des élu.e.s ainsi que toutes les personnes impliquées que les participant.e.s eux-mêmes souhaitent inviter. Ce processus pour une restitution des travaux de la formation par les participant·e·s qui ‘deviennent’ ainsi intervenant.e.s et pour un dialogue avec les structures invitées.


L’ACCOMPAGNEMENT ET L’ANALYSE DES PRATIQUES AU CŒUR DE NOS FORMATIONS

(Extrait de l'article pour la plateforme de ressources pour les collectivités de l’Observatoire des Politiques Culturelles 2014)

Quel est cet outil ?
De manière générique, cette modalité s’appelle l’analyse des pratiques professionnelles. Exprimée en une phrase, l’analyse des pratiques est faite par les acteurs eux-mêmes, avec le groupe comme soutien, de façon à travailler la capacité à la coopération ainsi que les conditions qui la permettent. De plus, nous conduisons ce processus avec l’objectif associé de transmettre cet outil aux participant.e.s. L’ensemble est centré sur des situations concrètes de travail. Cette modalité permet d’élaborer, à partir des problématiques des participant.e.s, des projets en cours et de leurs difficultés de réalisation, de coproduire de la connaissance, du « modifiable » et des propositions précises et fiables. Dans ces groupes d’accompagnement et d’analyses des pratiques professionnelles (pouvant du reste réunir aussi bien des artistes, des responsables associatifs, des élus que des professionnels de la culture) : chacun(e) se fait « ethnologue » de sa propre pratique en s’ancrant dans celle-ci, en mettant en jeu son expérience et les difficultés rencontrées. En ce sens, cette démarche peut contribuer à une évaluation partagée des projets et des actions. Le travail d’analyse des pratiques est conduit à partir d’un protocole de plusieurs pages, remis à chacun des participant.e.s. Il leur est demandé en amont d’identifier une situation professionnelle précise qu’ils souhaitent mettre au travail en raison des difficultés, des « nœuds », de la complexité qu’elle comporte. Sans entrer dans les détails, les modalités de choix de la situation mise en jeu peuvent varier selon le contexte : en intra dans un établissement, dans un service de collectivité ou bien en formation continue dans un centre de formation par exemple.
La transmission de l’outil
Les temps d’analyse des pratiques professionnelles prennent toute leur épaisseur lorsque l’outil lui-même est diffusé aux participant.e.s en les impliquant dans l’animation même des séances. Cela leur permet de s’approprier la démarche et de l’utiliser dans leurs propres situations de travail : ainsi, progressivement, chacun(e) est invité(e) à le mettre en œuvre dans son contexte professionnel en étant accompagné dans la mise en place de cette méthodologie. Nous pourrions intituler l’ensemble de ce processus : « du passeur à la passerelle ». Effectivement, quand le passeur s’en va, que reste-t-il ? Si par contre, il a co-construit une passerelle avec les personnes concernées, elle permet de continuer le travail. Régulièrement, après la fin de ces temps, les professionnel.le.s aspirent à prolonger cette modalité de travail qui permet la mise en place des conditions de la coopération et le font par l’intermédiaire d’un blog propre au groupe.
Concrètement, dans une collectivité, dans des établissements, quels types de problématiques peuvent être travaillées avec cette approche ?
Outre bien sûr les propres propositions de TERTIUS en tant qu’organisme de formation professionnelle, et également dans des lieux de formation et d’enseignement, notamment dans un cadre universitaire ou en formation continue pour les fonctionnaires territoriaux, notre pratique montre que les axes de travail sont multiples :
∆ aider à élaborer et formuler un projet culturel de territoire, un projet de service, un projet d’établissement à l’exemple du chantier conduit à Arras pour l’Abbaye royale Saint-Vaast comprenant musée, médiathèque, conservatoire et office culturel,
∆ travailler collectivement à la résolution de situations conflictuelles dans les équipes culturelles,
∆ développer la capacité à travailler ensemble, en transversalité,
∆ co-élaborer des outils d’évaluation des actions culturelles : par exemple un service culturel travaille à la co-élaboration d’outils de connaissance et de suivi des publics qui fréquentent les différentes propositions culturelles de la ville et des publics potentiels qui ne fréquentent pas ou peu. Cela en s’inscrivant dans une volonté d’analyse de leurs propres pratiques de coopération,
∆ accompagner aux changements dans les métiers de la culture : par exemple, pour le Conseil départemental du Bas-Rhin, l’intervention a eu pour but la montée en compétence de l’équipe de la direction de la culture sur la territorialisation de son action, pour une meilleure prise en compte des contextes territoriaux. Était alors en jeu le passage d’un profil d’instructeur de dossiers de demande de subvention à un profil d’agent de développement culturel,
∆ dans des médiathèques, travailler sur les difficultés d’accueil des populations dites « sensibles » et voir en quoi ces difficultés permettent de retravailler sur les modes de fonctionnement et les orientations de l’établissement.

REFERENCES RECENTES :
{{ Séminaire d’accompagnement et de co-élaboration consacré à la création d’une Ecole des communs de l’alimentation – 2022/2023, avec Remix the commons à Paris, BA Balex de Marseille, Artfactories/Autresparts à Toulouse. Action financée par la Fondation de France.

{{4e édition de la formation initiée par TERTIUS ‘Culture et fait métropolitain’ - décembre 2021 - en collaboration avec le réseau Actes If, réseau des Fabriques artistiques/Tiers lieux d’Ile-de-France et la Métropole du Grand Paris.
Les attendus de cette formation :
Où en est-on de la Métropole du Grand Paris cinq ans après sa création ainsi que de la prise en compte de la ‘dimension culturelle du Grand Paris’, sujet il y a 10 ans d’un rapport officiel confié à Daniel Janicot ?
Où en sommes-nous de la place des habitant.e.s, des citoyen.ne.s, des forces vives dans la construction du Grand Paris ? Et par là même, quid de la place des acteurs culturels, des artistes, dans la fabrique de cette ville-monde / de ces villes du Tout-monde ?
Quels sont les facteurs qui freinent la montée en puissance de la Métropole du Grand Paris alors que le fait métropolitain relève de l’évidence depuis plusieurs décennies et s’impose de manière croissante ?
Enjeux de démocratie, enjeux de rééquilibrages socio-économiques et de lutte contre les inégalités notamment culturelles, enjeux du développement de nouvelles coopérations, enjeux environnementaux à multiples dimensions.
Formation en immersion :
- la première journée 
au siège de la Métropole du Grand Paris – 15/19 avenue Pierre Mendès-France 13e arrondissement
- la seconde journée 
au quartier de la Défense (92) – établissement public local Paris-La Défense > tour ‘Cœur de La Défense’ 
- la troisième journée
au 6B – 6-10 quai de la seine à Saint-Denis

{{ L’approche (pluri)territoriale du CENTQUATRE-PARIS - Quelles relations à la population, aux citoyens, aux habitant(e)s, aux publics ? - Immersion et dialogue approfondi avec l’équipe du CENTQUATRE-PARIS. Trois éditions de la formation ont été réalisées de 2015 à 2018.

Cette formation permet de connaitre l’ensemble des facettes du projet artistique, culturel, social, économique de cet établissement culturel (de la philosophie du lieu aux choix artistiques jusqu’aux problématiques de publics, de gestion, de ressources humaines, de développement économique et d’incubation de projets, en passant par la cohabitation des pratiques artistiques amateurs et professionnelles, par son insertion dans un quartier multiculturel s’il en est et ses relations avec les communes limitrophes, etc).
Les participant(e)s, qui viennent de toute la France (pour moitié directeurs de lieux) et au-delà (Suisse et Belgique), sont eux-mêmes sollicités pour mettre au travail leurs propres problématiques professionnelles en les tissant avec celles travaillées au CENTQUATRE-PARIS.
Comment s’articulent les différents statuts de territoires : territoires esthétiques, territoires de proximité, territoires individuels, territoires en mutation ?
Quelles relations à la population, aux citoyens, aux habitant(e)s, aux publics ?
Ces problématiques se développent simultanément à tous les niveaux de l’établissement et se déclinent dans une logique d’innovation à travers les différents aspects de son ingénierie (économie du projet, production, communication, management…).
En résumé, deux dispositifs pédagogiques conjoints :
En immersion au CENTQUATRE-PARIS : le processus de formation s’appuie sur une présence permanente dans le lieu, qui permettra d’appréhender la diversité des situations spécifiques de cet établissement artistique singulier et de questionner in situ les études de cas proposées.
À partir des projets des participant(e)s : les participant(e)s mettent en jeu les problématiques et situations de travail qui leur sont propres, en rapport avec la thématique centrale proposée.

LE POINT SUR NOS DEMARCHES METHODOLOGIQUES

En matière de coaching individuel et de coaching d’équipes
Quels objectifs essentiels assignons-nous au coaching ?
Accompagner à la résolution de difficultés managériales à partir de l’analyse des dynamiques à l’œuvre.
Il s’agit :
> de permettre que la personne ne porte pas la seule responsabilité, en tant que manager, dans un contexte complexe et incertain, des résistances, des tensions qui sont dues également à des cultures professionnelles et des systèmes de valeurs différentes du métier,
> et de (se) donner les moyens d’identifier ces phénomènes, de les analyser, et de se forger les propositions d’actions, méthodologies d’entretien et d’animation d’équipe les plus pertinentes pour accompagner au changement.
La personne, consciente de ces différents éléments, transforme ses difficultés en matériau de travail pour trouver les bons leviers, les bons supports, les bons cadres afin d’aboutir à ce que l’équipe, y compris les personnes ‘réfractaires’, travaillent véritablement ensemble.
« Aucun travail humain n’est indépendant, tout travail est Relation »
En conséquence, le coaching n’est pas seulement la mise en œuvre d’outils et de méthodes qui seraient valables hors de leurs contextes : le coaching est rendu possible par l’articulation d’une nécessaire connaissance fine des cultures professionnelles, des éléments qui constituent les identités professionnelles en présence et des dynamiques singulières d’une équipe.
Le coaching est ainsi au service du développement de l’expertise du professionnel.le du côté de la direction de projet et de l’équipe.











Quand nous créons Tertius en 1991, nous posons ainsi, par le nom de l’association, le concept de Tiers au cœur de nos travaux : une position qui traverse l’intégralité de nos propositions/actions que ce soit dans le domaine de la formation professionnelle, de la recherche-action ou de l’ingénierie culturelle.
Celui qui vient pour travailler avec, qui considère l’autre dans une égalité et réciprocité, qui contribue à réunir les conditions de la co-élaboration.
Dans le même mouvement, il s’agit de préciser de plus en plus comment nous travaillons, les uns avec les autres. Ainsi :
> d’une part,  nous transférons/transmettons dans le champ culturel les outils et les processus de la démarche d’analyse de pratiques professionnelles
> d’autre part, nous développons les conditions d’une poétique et politique de la Relation en nous inspirant de la philosophie d’Edouard Glissant (1).

Deux livrets :
• « Culture et politique de la Relation » développe cette réflexion http://www.tertius.fr
• « articles et entretiens récents » consacré aux articles parus sur nos travaux : http://www.tertius.fr

Un bureau-mobile
Nous nous sommes doté.e.s d’un bureau mobile, afin d’être au plus près des territoires, des évènements, des équipes : les entretiens, les rencontres pouvant s’y dérouler.

Claude PAQUIN
en matière de conseil et d’aide à la décision, a initié et conduit au sein de l’ANFIAC (Association Nationale pour la Formation et l’Information Artistique et culturelle, organisme sous tutelle du Ministère de la Culture), dès 1987, les premières études d’ingénierie culturelle, de conseil et d’accompagnement des politiques culturelles territoriales. Il en a dirigé le département conseil, études et formations jusqu’en 1990.
C’est dans le cadre de TERTIUS qu’il a ensuite développé cette activité, tout d’abord en Île-de-France (étude-état des lieux de la coopération culturelle en Ile-de-France, étude-évaluation des conventions de développement culturel État/collectivités territoriales, et nombreuses études pour les villes franciliennes), puis sur l’ensemble du territoire national, y compris les collectivités d’Outre-mer (études en Nouvelle-Calédonie/Province nord, étude de faisabilité de l’Agence nationale de promotion des cultures de l’Outre-mer, étude-action pour valoriser le multilinguisme guyanais - ces deux dernières sur commande du ministère de la culture).
Au sein de TERTIUS, il prend particulièrement en charge les dimensions stratégiques et opérationnelles des études et des processus de changement.

La formation professionnelle aux métiers de la culture représente une part importante de son activité : 1982-85, au CREPS de Chatenay-Malabry > formation professionnelle à la direction d’équipements socioculturels ; puis, à partir de 1985, il conduit des sessions de formations professionnelles à la direction de projets culturels pour l’ANFIAC, pour le Centre National de la Fonction Publique Territoriale, particulièrement au sein des Écoles Nationales d’Application des Cadres territoriaux (INSET désormais) et des universités (2011-2017 > cours au département des Arts du spectacle de l’université de Paris X en licence 2 et 3 et master pro).

La recherche, l’expérimentation, la prospective ont toujours été au cœur de sa pratique: de la recherche sur la genèse des Maisons des Jeunes et de la Culture dans l’entre-deux-guerres dans le cadre d’un séminaire de sociologie de la culture à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, qui donnera lieu à publications (1980), à la participation, avec Geneviève Goutouly-Paquin, au comité de pilotage du programme de recherches territorialisées « culture et territoires en Île-de-France » (2004-2008) (site www.culture-et-territoires.fr), en passant par la mise au point, avec GGP, des premières études territorialisées des publics de la culture (1997) portant sur les relations qu’une population entretient avec l’offre culturelle de son bassin de vie - dont l’innovation a été soulignée par l’Observatoire des politiques culturelles à l’occasion de l’étude sur les pratiques culturelles des Grenoblois.

Geneviève GOUTOULY-PAQUIN
Chargée de cours à l’Université de Paris 10 – département des arts du spectacle – 2011-2018 – licence et master pro. Elle est également intervenante dans les INSET (Institut national spécialisé d’études territoriales) du CNFPT auprès donc des professionnel.le.s de la filière culturelle territoriale. Formation en sociologie, Toulouse, 1978. Formation en psychologie clinique, Toulouse, 1987. DESS de cadre pédagogique de la formation d’adultes, spécialisation : analyse des pratiques professionnelles de type Balint, 1996, Paris X Nanterre. Elle propose, en co-animation avec Claude Paquin, différents dispositifs de réflexion et de formation où les professionnel.le.s peuvent élaborer en groupe leurs pratiques professionnelles, les analyser en croisant les dimensions institutionnelles, organisationnelles, techniques et donner ainsi des perspectives et propositions adéquates. Ces dispositifs ont en outre pour objectif dans le même mouvement le transfert des outils de l’analyse des pratiques professionnelles pour les personnes qui le souhaitent avec dans ce cas un dispositif associé /adapté .

Formations complémentaires
> formation en haptonomie sous la direction de Frans Veldman, le fondateur de cette science de l’affectivité, transférée en une recherche dans le champ culturel et artistique -l’haptonomie travaille particulièrement la présence, la sécurité, la confiance en soi,
> atelier avec Henri Laborit, dont les travaux sur le comportement humain ont fait l’objet d’un film d’Alain Resnais : ‘mon oncle d’Amérique’. Ces ateliers permettaient de réfléchir en pratique sur les questions du stress et sa gestion,
>formation au Théâtre de l’0pprimé.

•••
Si l’expérience de chacun.e. s’enracine dans une formation experte et des recherches dont certaines ont été développées dans des articles - une poét(h)ique et politique de la Relation comme le lieu de l’Agir - cela reste dans les propositions, au service d’un art-de-faire ensemble, d’une préoccupation du comment et du contexte dans lequel les professionnel.le.s interviennent.


(1) Édouard Glissant : la poétique de la Relation, 1991, Gallimard

TERTIUS

30 ANS DE PASSION !
Direction : Claude PAQUIN et Geneviève GOUTOULY-PAQUIN
Siège : TERTIUS c/o Maison des artistiques et culturels 221 rue de Belleville 75019 PARIS
Antenne : Jeanbois 47140 TRENTELS
Tél. 06 12 31 94 48 / 06 23 19 44 52
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Culture et Territoires

Ce site toujours en ligne, créé et éditorialisé par TERTIUS à la demande de la DRAC Ile-de-France en 2008, a pour but de valoriser la douzaine de travaux de recherches conduits dans le cadre de trois appels à projets de recherche ...


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